Dans la vie ...

La rentrée ...

Quelle rentrée.
Le CP.
C'est pas rien.
C'est les grands.
La "grande" école.
Avec des savoirs de "grands".
Une cour de "grands".
Et des angoisses de "grands".

On a eu le droit à tout.
La crise d'angoisse mutique du début de vacances.
Le vrai coup de blues qui nous donne l'air triste,que l'on traine le cœur lourd des jours durant sans rien dire.
Dur à 6 ans ...
L'explication avec Papa et Maman pour tout dire et essayer de comprendre qu'on est petite en étant grande et vice-versa.
Et puis le jour J, l'adrénaline qui booste.
Et le sourire radieux, l'apothéose de la première journée, les bras levés au ciel "Moi, j'suis au CP!".
Et puis maintenant on oscille entre revendications de grande et câlins de petite.

La rentrée c'est aussi découvrir le monde fabuleux des pestes.
Quand on a placé l'honnêteté si haut que ma fille, découvrir le mensonge, la ruse, ça déstabilise.
La Louloutte, elle est même plus triste, elle est estomaquée.
Dur de se dire que dans une classe avec 17 p'tits mecs et 8 minettes il a fallu qu'elle tombe sur la déesse mère des pestes.
A elle seule, elle pourrait incarner toutes celles que j'ai connu.
Et toute une scolarité dans une école/collège non mixte, croyez-moi, ça en fait des rencontre nauséabondes
Tant de fourberie dans une petite fille de 6 ans et demi, c'est à peine croyable.
Elle ment à sa mère, à moi accessoirement quand elle est au square.
Elle répète les secrets les plus intimes.
Elle hurle, chipe, fouille.
Elle tente d'accaparer l'attention de tout le monde.
Elle fait du chantage.
Je ne me fie pas qu'au témoignage ô combien partial de ma fille.
Je la vois tous les jours.
J'entends des mamans que je connais de nulle part.

Et me voilà moi, ne voulant pas intervenir directement.
Essayant de pousser ma fille à s'interposer, à s'endurcir.
Sans casser cette honnêteté, ce sens de la loyauté.
Elle est un peu naïve mais elle est franche, entière.
Alors je lui souffle des phrases, des parades, des conseils.
A elle de trouver sa place dans la cour des grands.
De faire-valoir sa douceur, son sens de l'amitié.
Sans se faire manger par les pestouilles.

C'est la rentrée.
Les nouveaux rites.
La nouvelle école.
Les nouveaux copains.
Le nouveau trajet.
La nouvelle maitresse.

Mais toujours nos conversations.
Toujours nos douceurs.
Nos petits signes de la mains.