Ces jours-ci ...

Ces jours-ci je me débats.
Je surnage, je lutte, je combats.
Des idées, des décisions à prendre, des microbes à combattre, des nuits à trouver.
Des envies de soutien dans une démarche chaotique, quand je fais passer moi avant eux alors que petit à petit me ronge ce sentiment de culpabilité.
Alors ces jours-ci, je doute, j'avance en vacillant parce que je suis un peu fatiguée, un peu exténuée.

Alors oui je bois bien monsieur, oui je mange bien madame, oui je vais dormir copine ...
Mais je fais de mon mieux.
C'est pas tout de ma faute.
Un peu un sentiment de déjà vu, déjà vécu, déjà entendu tout ça ...
Vous savez ...
"C'est dans ta tête tout ça ... Prends sur toi ... Fais un effort ... Essaie de plus y penser ..."
Et puis aussi
"Mais c'est toi qui a pris cette décision ... Assume ..."
Ha, comme je n'avais pas aimé cette époque.
Je commence à pas trop aimer celle-là aussi.

Alors j'essaie d'obéir à tous les bons préceptes.
Je tente, en vain, de convaincre.
Si, si je vais bien, non je ne déprime pas, mais j'ai besoin de 4 heures en plus par nuit.
Et je m'accroche à tout ce que je trouve.

De la musique bien forte dans les oreilles.
Histoire de poser des mots pour qu'ils parlent plus fort que ce qu'il y a ou pas dans ma tête.
Des mots nouveaux, des mélodies découvertes, de l'inédit dans mes tympans.

Des livres pour aller un peu ailleurs moi qui ait décidé toute seule comme une grande de rester là.
Des vieux complices qui me font rire et sourire depuis bien des années. Ces amis que l'on retrouve de tomes en tomes.

Et puis des petits plaisirs, des histoires courtes, des nouvelles ... petits récits qui courent vite sous nos yeux, qui concentrent en leurs pages toute une vie, des particules essentielles, des idées lumineuses ou juste la vie qui s'écoule. Un rythme différent, récit court et langueur tout de même dans les feuillets ...

Et un récit qui m'a tordu le cœur, ému jusqu'à la moelle. Un petit môme malmené, froissé par la vie, qui a même pas besoin de descendre aux enfers parce qu'il y est déjà puis qui va devoir remonter petit à petit ... Cela aurait pu être misérabiliste digne d'un JT de la Une mais non. Vraiment pas. Parce que ce sont des mots de gosses, des expressions de marmots. Parce que la naïveté se heurte au réel et ce décalage apporte une certaine légèreté, une colère qui évite toujours de glisser dans la niaiserie.

Et enfin, une vie qui se déroule sous nos yeux aux travers de tous les amis d'un homme. Un chapitre, un prénom. Un chien, Lou Reed, un traître, un fou ... Toutes ces connaissances, ces gens qui passent, laissent une trace et s'évanouissent. Un plume légère, charmante, envie d'aller lire encore.

Et tout ça, au fond du canapé, le corps un peu trop lourd de fatigue.
Les yeux qui parfois se ferment, mais se rouvrent trop vite.
Les idées qui s'estompent puis qui reviennent.

Il faut que je dorme ...

Comments

[crevette]

Ahhhhh, toi aussi t'as besoin de sommeil, tu ne regrettes pas la vie que tu as choisie mais ce à quoi ça t'a fait renoncer et tu lis, tu lis, tu lis....Je note tes titres: je ne connaissais pas encore...Courage!

[Francoise D.]

ou une couverture...mais tu sais que la porte de cette maison est ouverte 365/365 jours, avec tes peines, tes combats, tes décisions tes microbes, ta ronce et ton groseiller (?), ta musique et tes livres...pour tes heures de sommeil en plus c'est pas le plus calme...Mais y'a moyen de faire une sieste...nous sommes là, le téléphone le net ta petite voiture, ta grande voiture, le train l'avion....quand tu le désires...
bises

[Ortie]

Alors pour les lectrices dans l'ordre:
Terry Pratchett - Carpe Jugulum -
Franck Conroy - Le mystérieux cas de R et autres nouvelles
Ondine Khayat - Le pays sans adultes
Milan Dargent - Le club des caméléons

Pour la musique, un peu de tout Aldebert, Amélie les crayons, et surtout Debout sur le zinc.