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Dans les herbes folles
5 juin 2009

Dans la série ...

Dans la série, je suis poissarde et je sais pas comment me soigner, j'en ai d'autres ...

Le fameux joli voyage au Brésil fut épique en son genre.

Imaginez 4 minettes, qui partent en décalé par rapport au reste du groupe.
Imaginez surtout une Ortie, levée à 3h du mat ... (Je sais même pas que c'est une heure qui existe parce moi d'habitude je dors ...)
Je disais donc imaginez moi grande, blonde, sensuelle ....
Oui bon, ça va, petite, châtain décoiffé (4h du mat à l'aéroport faut pas demander des miracles!), et un bon 42 qui s'assume...
Donc 4h du matin à Saint-Exupéry, nous sortons nerveusement de la voiture (nerveusement parce que j'abandonne la tribu pour 15 jours quand même) et nous nous dirigeons vers mon terminal.
Et là l'homme (matinal lui et donc organisé) regarde le panneau qui annonce les départs et me sort hyper calme, presque détaché, "Heu, il est annulé."
Et là moi, (pas connectée, un peu blonde malgré l'apparence châtain), "De quoi, qu'est annulé?" (la syntaxe se relâche quand je dors debout)
"Ben ton avion!" (Il aurait pu rajouté Nunuche mais il sait que je peux être dangereuse en phase de réveil brutal).

Et donc 4h10, me voilà bien réveillée, hilare à me dire que les 15 jours à venir vont être historiques...

Alors comme hier, nous avons géré les choses au fur et à mesure.
Ça marche mieux que d'essayer d'anticiper des trucs qu'on pourrait imaginer, mais qu'en fait on a jamais l'imagination à la hauteur de la réalité farfelue!!

- Donc direction le guichet d'enregistrement ...
La dame, elle sait pas, elle nous dit d'attendre 5h que le guichet de la TAP ouvre ....
- 5h, le guichet ouvre, une dame à peine plus réveillée que nous mais qui sait déjà que sa journée va être apocalyptique, tente de nous expliquer qu'il y a une grève, que le Portugal lui donne des explications au compte-goutte et que dès qu'elle en saura plus elle nous informera.

Alors les 4 filles, elles sont calmes, elles sont détendues, toute nervosité est partie et donc elles rigolent de la situation.
Mais il y en a d'autres, ils rigolent pas ...
Entre autre, un Monsieur qui gère les joueurs de l'OL benjamin et qui décide que si rien n'est fait, dixit "il fera grève, tous les voyageurs feront grève et bloqueront le terminal."
Alors là les 4 filles, elles sont dubitatives ... "Heu qui ça tous? Toi et tes valises?"  Parce que nous, crier sur les gens, c'est pas trop le style. Plutôt peace and love les percuteuses ... On fait du bruit avec nos instrus mais on sourit aux pauvres dames, nous, et on obtient autant d'infos, nous ...
Comme par exemple qu'on nous affrète un autre vol à 18h30 ... (Ha ouais quand même, dans 12h quoi ...)

C'est le moment où nos collègues déjà à Salvador décident de nous envoyer un gentil sms pour nous dire que là-bas c'est le Paradis ... (Nous sommes polis nous n'avons absolument pas juré ... Nous les avons juste maudits eux et leur descendance sur un nombre indécent de générations ...)

Ainsi commença la plus longue de nos journées.
Les hommes, voyant que ça durerait, que nous ne risquions rien dans l'enceinte, ô combien conviviale, de l'aéroport de Saint- Ex, et que l'amour à ses limites surtout quand on est debout depuis 3h du mat, les hommes donc nous avaient laissé entre nous.
Les benjamins de l'OL ont commencé à vivre leur vie d'enfant.
Leurs accompagnateurs ont commencé à faire comme s'ils n'avaient pas en charge une soixantaine d'enfant de 10 ans plein de vie.
Le gentil monsieur a persisté à fomenter des complots, des grèves, des révoltes, voire des révolutions toute la journée.
Et nous, on a parlé (entre filles vous vous attendiez à quoi), certaines ont dormi roulées en boule entre leur sac, le mur et une table (pas moi, pas assez souple et trop excitée ...), dehors on a sorti nos instruments (jusqu'à ce que des voyageurs allument très très fort leur radio ... Ils aiment pas les rythmes brésiliens ...), on a lu des magazines de filles qu'on faisait tourner, on a visité les 4 magasins, on a bu du thé, on a visité les toilettes, très chic, très propres ...

Et puis vers 16h, nous nous sommes dirigées vers la zone d'enregistrement des bagages.
Et là ce fut un joyeux bordel bazar. Croyez-moi, j'y étais!
Notre vol avait été annulé, mais le suivant aussi ...
Il fallait donc faire tenir 2 vols en un seul ...
Et les footeux juniors, ils étaient répartis sur les deux vols, mais le monsieur du matin il voulait que tous les mômes partent en même temps ( allez savoir pourquoi le matin ils pouvaient se séparer et pas le soir ??? Peut être un souci style gremlins, il veut les avoir tous sous la main pour gérer les mutations...)
Donc il a bloqué l'embarquement ... il a décidé, lui et ses bagages, que personne ne s'enregistrerait si tous ses mômes n'étaient pas dans l'avion ... Et il a ajouté à ceux qui commencaient à grincer des dents que c'était son problème pas le leur.
Alors là l'Ortie a sorti ses piquants et a ajouté d'un ton calme et froid parce qu'on va tout de même pas devenir vulgaire et bruyante "Si vous bloquez l'ensemble des voyageurs Votre problème devient donc Notre problème et la prise d'otage personne n'aime ça ..."
Il faut dire aussi qu'au moment où je disais cela il était déjà 18h pour un vol qui devait partir à 18h30 et à peine un dixième des voyageurs avait enregistré ses bagages ... J'dis ça moi, j'dis rien ...
Il a pas trop aimé le Monsieur. Mais les agents au sol, si ...

Finalement au bout d'une grosse heure, nous avons réussi à enregistrer la majorité des passagers, et là l'affreux personnage m'attrape le bras et me sort "Mademoiselle, maintenant que tout est résolu, vous payez votre tournée?".
Il me connait pas le Monsieur ...
Il a pas l'instinct de survie de l'homme, le Monsieur ...
Mais zen, je regarde mon bras, je dégage mon bras et je réponds hautaine sans même lui jeter un coup d'oeil : "Je ne crois pas non ..."

Ensuite sandwich d'aéroport, zone d'embarquement, "J'serai contente quand on arrivera à Bahia" "Ben moi, j'serai contente quand on quittera Saint-Ex ..." On devient philosophe après plus de 12h d'attente ...

Finalement, à 20h30, c'est les yeux humides que nous décollons ...
Humides de joie me direz-vous.
Du tout ... 20h30 c'est l'heure à laquelle on aurait du atterir à Bahia ...
Ca fait mal ...

Mais là encore, vous allez me dire, "bah, en fin de compte, ce fut une journée laborieuse mais bon ça finit bien!"
Qui vous dit que c'est fini....

Je vous passe le décollage avec les mômes qui hurlent "On va tous mourir!". Idem pour l'atterrisage.
Je vous passe la dame derrière moi qui a la voix tellement forte que j'arrive même pas à écouter mes pensées décousues.
Je vous passe le sandwich dans l'avion qui a rendu ma copine toute verte.

Et je passe directement à notre arrivée à Lisbonne.
Après s'être assurées que les joueurs au ballon rond ne partaient pas à Salvador, nous sommes parties chercher nos bagages qu'on nous avait expréssement dit de récupérer.
Au bout d'une heure, nous avons pu constater que définitivement nos bagages n'étaient pas là ...
Entre temps, ma collègue verdatre était allée vomir, (c'est plus exotique d'être malade en pays étranger, à minuit, sans bagages, dans un aéroport inconnu...).
Donc expédition pour savoir où sont nos bagages.
Deuxième session de malédiction, quand on apprend que nos valises sont en transit, que ça a toujours été prévu comme ça ...
Troisième session de magie noire quand on nous informe que seulement deux filles sur quatre sont enregistrées sur le vol du lendemain.

Il est donc une heure du matin, nous sommes en quête de notre petit coupon pour pouvoir dormir à l'hôtel, notre copine oscille entre le vert clair et le beige, les cartes d'embarquement ne sont toujours pas régularisées et nous rions comme des perdues. La fatigue, les nerfs qui lâchent, mais aussi une ambiance sympa dans la file d'attente interminable...

Au final, à trois heures du matin, nous sommes 4 françaises (avec toutes les cartes d'embarquement valides, un coupon hotel/ petit-dej ...) dans un taxi et d'un coup on hurle "Ouais, ça y est!!".
Le chauffeur nous regarde d'un oeil torve jusqu'à ce qu'on lui explique que ça fait 24 heures que nous sommes debout et que ces 24h chrono là, on les souhaite à personne. (Enfin si, peut être à l'affreux Monsieur et à la dame de l'embarquement, mais ça, ce serait un peu mesquin et nous sommes au dessus de cela.)

Alors oui, tout est bien qui finit bien.

Mais si je vous dis, qu'au retour on a eu le droit à la même chose ....


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Commentaires
O
Ha mais celui du retour a été annulé aussi ...<br /> C'est ça la bonne blague!<br /> Pour aller jusqu'à Lisbonne, pas de souci.<br /> Mais arrivés à Lisbonne, nous avons du patienter 8h pour avoir un vol jusqu'à Lyon ...<br /> Rien que du bonheur!!
F
Bon, d'un autre côté, t'étais pas dans le bon avion du départ....mais t'étais dans le bon du retour!!!!<br /> Alors...
C
eh bien quelle épopée! c'est savoureux à lire en tout cas!;-)<br /> bien vu les répliques à l'affreux type!
Dans les herbes folles
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