Maudite ...
Bon, je vous avais dit que je vous raconterais la suite ... Alors allons-y!
J'avais eu le droit à mes 6 mois d'attente pour avoir un rendez-vous.
J'avais eu le droit au faux départ, au "Ah, non, tout le monde est pas détendu chez vous ..."
J'avais eu le droit aux contractions sans accouchement.
J'avais eu le droit à l'humiliation par le corps médical.
Et puis soyons honnête, ensuite j'avais eu le droit au calme, à l'acceptation.
D'un coup après presque trois semaines de contractions, tout était rentré dans l'ordre.
Plus de douleurs, le traître en moi s'était tu et avait décidé de retourner sa veste, de tenir son rôle à savoir se faire oublier, diminuer grandement mes règles et accessoirement m'éviter une grossesse.
Alors, trois mois plus tard, je m'en vais guillerette et légère (ha, si, cette année je peux le dire, merde!) rencontrer ma gynéco préférée pour une petite visite de contrôle. "Comment ça va?" "Tout se passe bien?" Et devant mes réponses enthousiastes "Et bien allons vérifier tout ça !!"
Et là, comment dire ... D'un coup, le sourire de la dame qui se fige et le ton un peu compassé pour me dire "Bon, il est mal placé ... il est trop bas là ... Bien, bien trop bas ... "
Alors d'abord on y croit pas, parce qu'on a pas mal. Et puis on demande naïvement, vous pouvez pas le remonter et puis on se rhabille, on continue à sourire et après s'être fait confirmer que tout de même on a pas de chance, on prend un autre rendez-vous pour se le faire enlever et s'en faire poser un autre.
Il semblerait que j'ai trop contracté la première fois ...
Enfin, "je" ... mon utérus parce que perso, bon, j'ai fait ce que j'ai pu.
Alors, dans l'ensemble, j'ai pas de chance mais bon vu qu'il ne fonctionnait pas à 100% et que je suis pas enceinte, je ne peux tout de même pas non plus hurler à la malédiction.
Parce que soyons honnête.
De vous à moi.
Je suis une fervente militante de l'IVG et du droit de disposer de son corps.
Je pense sincèrement qu'il est essentiel qu'une femme ait le choix et rien, rien ne doit l'empêcher de prendre sa décision si elle le désire. On doit pouvoir choisir d'avoir un enfant, il ne doit jamais être imposé.
Mais ...
Après avoir pendant des mois et des mois voulu une autre grossesse.
Après avoir tout fait pour.
Après avoir mangé des hormones.
Après avoir entendu dire par maintes personnes que c'était dans ma tête, qu'il fallait que je prenne du recul, que c'était de ma faute aussi à trop vouloir.
Après avoir fait un travail sur moi pas possible à force de larmes, de colère, de patience, de renoncement.
Après avoir tout fait pour accepter.
Après tout cela, je sais que si je m'étais retrouvée enceinte, j'aurai choisi de me faire avorter.
Mais je sais aussi combien cette décision aurait été difficile, cruelle et ironique.
Alors voilà ...
Bientôt, je recommence l'aventure parce que je reste tout de même persuadée qu'un DIU est un excellent moyen de contraception.
J'aimerais juste que mon corps arrête de jouer avec moi.
Il m'a laissé tomber quand j'ai voulu un autre enfant.
J'aimerais qu'il me lâche les baskets maintenant que je suis sure de ne plus en vouloir.